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1244 | 578 | La construction hydro-sociale des infrastructures de gestion des risques liés à l’eau dans la plaine de Grenoble. De l’importance d’identifier des régimes de pratiques soutenables pour faire face aux défis de l’anthropocène. | Antoine Brochet ; Jean-Dominique Creutin ; Yvan Renou

Le développement de l’agglomération grenobloise est intimement lié à la question de l’eau. Jusqu’au 19ème siècle, l’eau est avant tout une menace (inondations). Cependant, les inondations sont également bienfaitrices grâce à l’apport en limons qui a fait de la vallée du Grésivaudan une des plus fertiles de France. Les ingénieurs d’État ont progressivement procédé à une mise en infrastructure des deux rivières grenobloises. Des digues ont été érigées qui, en prévenant le risque d’inondation, ont produit ou accentué d’autres risques, par exemple les risques sanitaires et économiques liés à la stagnation de l’eau. En réponse, des infrastructures de drainage ont été aménagées qui ont séparé de façon définitive la terre et l’eau. Ceci a permis l’artificialisation des terres et le développement urbain de la plaine. Au cours du 20ème siècle, l’eau est devenue une ressource pour le développement de l’agglomération (hydroélectricité, plus récemment nanotechnologies). Cette seconde génération d’infrastructures a néanmoins produit de nouveaux risques liés à l’eau (sécheresse, perte de biodiversité, etc.) qui deviennent critiques dans le contexte de changement climatique. Aujourd’hui, l’action publique tend à évoluer dans la plaine de Grenoble. Des Solutions Fondées sur la Nature sont mises en œuvre pour tenter de concilier gestion des risques liés à l’eau et reconquête des milieux aquatiques. Dans cette communication, nous focalisons l’analyse sur les infrastructures de gestion des risques liés à l’eau, en étudiant comment celles-ci reconfigurent les pratiques hydro-sociales. L’idée défendue est que pour assurer un futur soutenable, la transformation des infrastructures « par le haut » (au travers de grands projets d’infrastructures) ne suffit pas. Il faut également transformer les pratiques hydro-sociales territorialisées qui sont imbriquées aux infrastructures. Pour appuyer notre démonstration, nous mobilisons le champ des théories hydro-sociales (Boelens ; Swyngedouw…)

Antoine Brochet ; Jean-Dominique Creutin ; Yvan Renou
Institut des Géosciences de l’Environnement (CNRS) – Grenoble


 
ID Abstract: 578