La migration, qu’elle soit internationale ou interne, a pendant longtemps été perçue comme une réponse à une crise économique, le départ de migrants étant souvent motivé par la pauvreté. Le rôle direct et indirect des facteurs environnementaux dans la décision migratoire est pourtant tout aussi important dans la quête d’une explication scientifique et d’une identification des facteurs favorables à une migration. La littérature consacrée au nexus migration-environnement, basé sur des données issues de mesures « objectives » (Obokata et al. 2014 ; Mc Leman & Gemenne, 2018), présente de nombreux acquis en matière de recherche, mais le lien entre perceptions/représentations des évolutions environnementales et décisions de migrer constitue de plus en plus, un sujet de recherche majeur et insuffisamment traité (Koubi et al. 2016). C’est dans ce sens que notre étude, réalisée au Sénégal depuis novembre 2021, vise à analyser les liens potentiels entre la perception des évolutions environnementales et la mobilité des populations dans la région de Saint-Louis (Nord-Sénégal). Elle s’attaque donc à une zone grise de la connaissance : le lien entre la perception sur les évolutions climatiques et les intentions migratoires en milieu rural sénégalais. Elle s’appuie sur des données de questionnaires administrés auprès de 450 ménages, répartis dans trois départements (Saint-Louis, Podor et Dagana). Les résultats vont contribuer à une meilleure compréhension du nexus climat-migration sous l’angle des perceptions et vont être utiles dans l’élaboration de politiques migratoires.

Issa MBALLO
Chaire de Géographie des Mobilités, Université de Neuchâtel, Suisse


 
ID Abstract: 560