L’avènement d’un monde marqué par une multiplicité de crises à partir du XXème siècle (Crutzen et Stoerner, 2000) se traduit par une complexification de notre environnement décisionnel (Giraud et al., 2014). Il est nécessaire d’explorer de nouveaux champs à partir d’un croisement de regards des sciences de la Nature et des sciences de la Société pour produire des analyses résolument interdisciplinaires sur des questions de recherche relatives à l’environnement. Pour comprendre, par exemple, les évolutions de l’eau : circulation, modalités de sa gestion et origines/remèdes à ses dégradations, il est profitable de s’appuyer sur des pratiques collectives de recherche ou de groupes expérimentés réunissant des compétences diversifiées. Avec l’ambition d’investir et de documenter les savoirs hydrologiques « locaux » sur le lac de Guiers (fleuve du Sénégal). _x000D_
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L’accès à l’eau et les choix pour sa gestion ont toujours été au centre des organisations sociales, enjeu de pérennisation des groupes sociaux. Ces organisations sociales atteignent un haut degré de complexité, notamment dans les régions où l’accès à l’eau est limité dans le temps et l’espace, comme en Afrique sahélienne. Qu’il s’agisse d’organiser les mouvements du groupe ou les activités de culture en fonction d’accords sociopolitiques, les décisions sont fondées en partie sur la connaissance des rythmes hydro-climatiques saisonniers et de leurs aléas. De fait, l’eau a toujours fait l’objet d’une production intense et continue de savoirs, fondés sur l’expérience, la transmission et le dialogue. Savoirs dont le dynamisme reflète les évolutions sociales, techniques et politiques qui traversent les sociétés. _x000D_
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Ce projet de communication orale part du postulat de la diversité des modes de perceptions du réel selon les groupes sociaux, les temporalités et les lieux. Il ambitionne de penser à la construction des humanités autour du fleuve Sénégal.

Cheikh Abdoul Ahad Mbacke BA et Roger Miranda DIONO
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal), Institut de Gouvernance territoriale et de Développement local et Université Gaston Berger de Saint Louis (Sénégal)


 
ID Abstract: 774