Au cours des années 2000, le Maroc s’est affirmé comme une destination émergente dans la géographie des migrations internationales chinoises. Leur apparition dans la société marocaine a notamment été associée à l’installation de commerçants chinois dans le quartier marchand de Derb Omar, lieu emblématique du commerce de gros à Casablanca dont le nom est aujourd’hui associé au quartier chinois de la ville. À Derb Omar, l’adaptation de ces commerçants chinois au contexte local est symbolisée par la présence de kissariat chinoises, ces galeries marchandes typiques du Maroc, autour desquels s’est formé un petit dispositif commercial presque exclusivement spécialisé dans la redistribution de marchandises importées de Chine. Alors que l’ancrage des migrations chinoises à cette place marchande témoigne de l’insertion de ces réseaux à ceux du commerce transnational, il s’affirme dans le même temps comme un lieu symbolique du renouveau des relations entre le Maroc et la Chine, dans un contexte marqué par le renforcement de la présence chinoise en Méditerranée et en Afrique à travers de déploiement des nouvelles routes de la soie. En nous intéressant à un ancrage de la diaspora chinoise dans une métropole du Sud, cette contribution offre un point de vue original pour étudier les transformations sociales et spatiales générées par la mondialisation contemporaine, dans un lieu où s’internalisent des logiques venant du haut comme du bas. _x000D_
Cette communication présente des résultats de mes recherches menées en master et en doctorat sur les migrations chinoises au Maghreb, donnant notamment lieu à la réalisation d’enquêtes de terrain au Maroc entre 2014 et 2018._x000D_

Jean-Pierre TAING
LPED-UMR 151


 
ID Abstract: 408