L’eau et l’assainissement sont des compétences historiques des communes. Les communautés urbaines et les Métropoles les exercent de manière obligatoire. Toutefois, à l’heure où l’action publique ne peut plus faire d’impasse sur son engagement environnemental, il ne s’agit plus, pour ces intercommunalités, d’assurer seulement la bonne distribution de l’eau potable et le traitement des eaux usées mais de considérer les cycles d’usages de l’eau et l’interdépendance des systèmes d’usage et de traitement. Si l’assainissement est un domaine d’action publique qui connaît régulièrement de nombreuses restructurations techniques, institutionnelles, réglementaires, les enjeux socio-environnementaux de l’eau s’accompagnent de nouvelles bifurcations. C’est dans ce contexte, qu’au milieu des années 2000, la direction eau et assainissement de l’intercommunalité lyonnaise décide de construire une nouvelle station d’épuration, pensée comme un équipement exemplaire. A partir d’une étude de cas, cette communication examine comment cet équipement s’inscrit dans une gestion intégrée et circulaire des eaux usées. D’une part, on verra que l’innovation tient dans l’intégration fonctionnelle des différents dispositifs techniques. D’autre part, on mettra l’accent sur la traduction organisationnelle de ces transformations socio-écologiques. D’un côté, la capacité à mettre en œuvre cette approche globale de l’eau s’appuie sur des collaborations anciennes entre l’acteur intercommunal, la recherche publique et les industriels privés. D’un autre côté, cette approche environnementale de l’assainissement appelle aussi des coopérations d’un nouveau type entre différentes directions techniques intercommunales. Cela amènera à conclure sur le rôle de la direction intercommunale de l’eau dans la gouvernance de cet écosystème d’innovation.
Nadia ARAB et Hélène DANG VU
Lab’URBA, Université Paris Est Créteil et Université Gustave Eiffel
ID Abstract: 854