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L’estuaire de la Seine totalise 160 km de linéaire, déterminés par la salinité des eaux et l’onde de marée. Les besoins d’une navigation au service de Paris et du trafic international, incarnés par les ports de Rouen et du Havre, influent sur une identification longitudinale de l’estuaire. Cette vision dominante mais incomplète omet une succession de plaines distribuées de part et d’autre de la Seine. Si les dynamiques de divagation et de sédimentation les ont façonnées, les travaux de chenalisation, orchestrés par l’État aux XIXe et XXe siècles, ont fixé leurs contours. Ces travaux ont aussi enclenché l’assèchement de ces plaines, par développement d’activités de moins en moins compatibles avec leur caractère humide._x000D_
Depuis vingt ans, l’obligation de compenser tout aménagement industrialo-portuaire amène les acteurs publics à reconsidérer les plaines et la transversalité de l’estuaire. Si leur action s’est d’abord attachée à sauvegarder les milieux humides subsistants, à grande valeur écologique, celle-ci se tourne désormais vers des espaces plus ordinaires, avec pour intention d’en restaurer le caractère humide. Mais dans chacun des cas, ces acteurs se heurtent à la complexité et à l’hybridité des plaines, conduisant à des opérations de sauvegarde ou de restauration de milieux peu efficientes par rapport à leur fonctionnement et leurs dynamiques, peu articulées encore aux territoires adjacents._x000D_
La communication vise à reconstituer la trajectoire paysagère des plaines estuariennes pour mieux en cerner la complexité et l’hybridité, révélant leurs évolutions et leur hétérogénéisation, suivant des besoins politico-économiques propres, variant du local à l’international. Il s’agit également de souligner le caractère opérationnel de cette démarche diachronique, dressant un diagnostic précis du territoire investi, révélant des retours d’expérience pratiques pour restaurer les milieux et reconsidérer leur fonctionnalité dans la perspective du changement global en cours.

Sylvain Dournel ; Laurence Lestel
EA 1210 CEDETE, Université d’Orléans ; UMR 7619 METIS, Sorbonne Université


 
ID Abstract: 828